À la Libération, Yvonne Clech intègre la Compagnie Grenier-Hussenot fondée par Jean-Pierre Grenier et Olivier Hussenot qui marqua le théâtre français de l'après-guerre. Mais la rencontre décisive de sa carrière théâtrale est celle de Jean-Marie Serreau qui la dirige dans « Amédée ou comment s'en débarasser » (1954) de Eugène Ionesco, metteur en scène qu'elle retrouve pour « Les bonnes » (1961) de Jean Genet. A la même époque, elle se produit sur la scène du TNP – Théâtre de Chaillot dans « Zoo » (1964) de Vercors. A partir des années 60, elle alterne avec des pièces de boulevard comme « L'enlèvement » (1968) de Francis Veber ou « Les bonshommes » (1970) de Françoise Dorin ou des auteurs contemporains comme Jean Anouilh pour « Les poissons rouges » (1970) ou André Roussin pour « La vie est trop courte » (1981) ou « Les oeufs de l'autruche » (1996).

Au cinéma, Yvonne Clech débute dans «L'étrange Madame X » (1950) de Jean Grémillon avec le couple vedette du moment Michèle Morgan et Henri Vidal. Rapidement sa carrière sur le grand écran s'oriente vers des comédies comme « Le grand chef » (1958) d'Henri Verneuil avec Fernandel qu'elle retrouve dans « Relaxe-toi, chérie ..! (1964) de Jean Boyer. Elle cotoie également un autre comique de l'époque Bourvil dans « Le tracassin » (1961) d'Alex Joffé. On remarque ses prestations dans des films plus marquants : l'automobiliste « Zazie dans le métro » (1959) de Louis Malle qui la réemploie dans le drame « feu Follet » (1963) avec Maurice Ronet. Avec son physique de bourgeoise excentrique, elle se spécialise dans des rôles de femme écervelée ou farfelue. A ce titre, elle est à plusieurs reprises la partenaire de Louis de Funès notamment dans « Faites sauter la banque » (1963) de Jean Girault qui la dirige de nouveau dans « Jo » (1970) où elle fait merveille dans le rôle de l'alcoolique Madame Grunder.

Mais à partir des années 70, ses apparitions sur le écran se rarifient se limitant à des comédies indignes de son talent comme « Le maestro » (1976) avec Jean Lefebvre ou « Y-a-t-il un pirate sur l'antenne ? » (1983) avec Paul Préboist ou à des rôles secondaires comme « Suivez cet avion » (1989) de Patrice Ambard où elle interprète la mère de Lambert Wilson, son dernier film. Néanmoins, elle apparaît régulièrement à la télévision dans des téléfilms, des pièces d'« Au théâtre ce soir » ou des épisodes de séries comme « Maigret » ou « une femme d'honneur », faisant ainsi d'Yvonne Clech une figure familière du petit écran.

Même si elle monte une dernière fois sur scène dans « Emy's view » (2001), Yvonne Clech, quasiment oubliée, meurt le 25 février 2010 à Paris mais son décès n'est connu qu'avec la publication d'un avis dans le journal « Le Monde » du 4 mars 2010.