Après avoir découvert le théâtre au lycée Lakanal dans la ville de Sceaux., Robert Vattier s'inscrit au Conservatoire de René Maubel de la comédie française, c'est dans cet endroit qu'il rencontre de nombreuses personnalités de la scène, Jean Weber, René Simon, et Pierre Brasseur avec lequel il fait la tournée des théâtres parisiens pendant plus d'un an pour décrocher des petits rôles qu'ils jouent avec un certain plaisir.

Au milieu des années 20 Robert Vattier rencontre Fernand Charpin, tout deux vont jouer avec Raimu dans «Ces messieurs de la Santé», Robert se fait remarquer par Marcel Pagnol venu assister à la pièce. Entré dans la « bande à Pagnol » la silhouette longiligne, le teint pâlichon mais le verbe haut perchée, Robert Vattier reste dans la mémoire des cinéphiles pour son personnage de Monsieur Brun, un vérificateur des douanes au sein de la trilogie marseillaise de Pagnol avec d'abord «Marius» (1931) avec la célèbre partie de cartes dont la réplique dite par Raimu a fait le tour de la planète, avec Fernand Charpin jouant Panisse et Paul Dullac Escartefique puis «Fanny » (1932) avec Orane Demazis dans le rôle titre et «César» (1936) où il campe un personnage avec un accent pointu et caustique, le regard malicieux aux cotés de l'inoubliable et colérique Raimu, et aussi Pierre Fresnay et Orane Demazis.

Il côtoie aussi Fernandel dans «Le Schpountz» (1937) de Marcel Pagnol, Robert fait partie d'une équipe de tournage d'un film qui monte en bateau le naïf Irénée incarné par Fernandel en lui faisant croire qu'il va devenir une vedette de cinéma. En 1938, Marcel Pagnol lui donne le rôle d'un ecclésiastique, celui du curé du village dans «La femme du boulanger» face à un Raimu désemparé qui cherche dans son église son épouse Ginette Leclerc qui la quitter pour un berger. Il retrouve à nouveau Pierre Fresnay dans le rôle d'un metteur en scène dans «Trois valses» (1938) de Ludwig Berger et joue à ses cotés un administrateur dans «Le dernier des six» (1941) de Georges Lacombe et une dernière fois en 1942 dans le célèbre film fantastique «La main du diable» de Maurice Tourneur.

On le voit aussi en 1950, aux cotés du couple de comiques américains, Stan Laurel et Oliver Hardy, dans «Atoll K» de Léo Joannon, où il tient le rôle d'un notaire. Dans un autre registre il campe un professeur fantasque et décalé dans «La ronde» (1950) de Max Ophüls face à Simone Signoret en prostituée ; En 1952, dans «Manon des sources» de Marcel Pagnol il sera Monsieur Belloiseau, un poète pittoresque, qui amuse son entourage avec ses jeux de mots comme . Toujours pour Pagnol dans, «Les lettres de mon moulin» (1953), il incarne le prieur angélique qui pardonne au frère Gaucher alias Rellys qui fabrique en secret une liqueur merveilleuse.

Robert Vattier nous laisse une filmographie importante plus de 80 films, jalonnée de rôles majeurs notamment sous la houlette de Marcel Pagnol mais aussi un bon nombre de petits rôles, citons entre autres ; un juge dans «Ni vu ni connu», (1957) d'Yves Robert avec Louis de Funès ; un duc dans «Les truands» (1956) de Carlo Rim avec Eddie Constantine ; un directeur dans «Soupe au lait» (1958) de Pierre Chevalier avec Geneviève Kervine et Noël Roquevert ; le médecin personnel de Jean Gabin dans «Le président» (1960) de Georges Franju on le voit encore en employé, en commissaire de police, en chef de gare, en notaire, en concierge ou encore en directeur de prison, il participa aussi à de nombreuses série télévisées ou il joue avec bonheur de son physique banal voire peu avenant, n'hésitant pas à utiliser divers accessoires comme la moustache, des grosses lunettes ou divers chapeaux…

Robert Vattier décède le I9 décembre 1982, il est inhumé au cimetière de Bazoches-sur-Guyonne dans les Yvelines. Il laisse dans le deuil son épouse Pâquerette Margerie et c'est deux enfants, Gilles et Bérangère, future actrice.