Fils d’un laitier et d’une dentellière, Paul Demange est né Paul Marie Hubert Petitdemenge, le 12 avril 1901, dans la petite commune vosgienne de Mirecourt en France. Ce petit bonhomme à la voix tonitruante, fit la joie du cinéma français des années 30/50 dans de nombreuses comédies où contrairement à un Carette ou un Larquey que tout le monde connaissait, on repérait davantage sa petite silhouette trépignante à la voix si particulière que son nom. Même si chacune de ses apparitions à l’écran sont brèves, à la limite de la figuration (surtout à ses débuts) ses apparitions étaient plus ou moins bien accueillies.

Au cours de son parcours cinématographique, il apparaît dans quelques classiques comme dans «La bandera » (1935) de Julien Duvivier où amateur de plaisanteries douteuses, il se fait dérouiller par Jean Gabin. Il campe un créancier dans «Le crime de monsieur Lange» (1935), de Jean Renoir, un locataire d'hôtel dans «La belle équipe » (1936) de Julien Duvivier ou encore un notaire dans «La terre qui meurt» (1936) de Jean Vallée.

Sollicité pour jouer tous les métiers du peuple: il est le greffier dans «Trois artilleurs à l’Opéra» (1938) de André Chotin ; un clochard dans «Café de Paris» (1938) de Yves Mirande, et pour Jean Stelli un journaliste dans «Pour le maillot jaune» (1939. Dans «Les enfants du paradis» (1943) de Marcel Carné, où il campe un auteur au centre d’un trio de médiocres dramaturges dont Pierre Brasseur massacre la pièce. Il est sollicité pour jouer tous les métiers du peuple comme un clerc de notaire dans «Le pays sans étoiles » (1945) de Georges Lacombe, un vendeur de poterie, un coiffeur dans «Macadam» (1946) de Marcel Blistène, un sacristain, un ministre, un brocanteur, un inspecteur de police qui arrête Raymond Bussières le temps d’une courte scène dans «Quai des orfèvres»1947 de Henri-Georges Clouzot.

Dans «Le silence est d’or» 1947 de René Clair, il est remarquable coiffé d’un turban dans le rôle loufoque du Sultan de Socotora visitant les studios de cinéma du réalisateur Emile Clément incarné par Maurice Chevalier, puis Emmanuel le valet de chambre de Jean Tissier avec perruque et bonnet de nuit, dans «Gigi» (1948) de Jacqueline Audry avec Danielle Delorme dans le rôle titre. Il est le Frisé, un petit truand lanceur de couteau qui se fait assassiné dans «L’armoire volante» (1948) de Carlo Rim avec Fernandel. Il change de camp et devient un gangster nommé Minus dans «Impasse des deux anges» (1948) de Maurice Tourneur où il tente d’étrangler Danièle Delorme avant de décharger sa mitraillette sur Paul Meurisse. Plus modestement il est Mouilletu, le secrétaire de mairie qui assiste au mariage d’ Amélie d'Avranches Danielle Darrieux dans «Occupe-toi d'Amélie» (1949) de Claude Autant-Lara ; un gringalet surexcité se mourant d’amour pour son épouse la plantureuse Milly Mathis qui a un amant Henry Laverne dans «Le trésor de Cantenac» (1950) de Sacha Guitry. Il obtient le rôle principal dans «La rue sans loi» (1950, de Marcel Gibaud, il est Anatole, petit fonctionnaire maltraité par son épouse Germaine interprété par Max Dalban déguisé en femme ; il campe le conservateur d’un musée dans «Bibi Fricotin» (1951) de Marcel Blistène interprété par Maurice Baquet.

Qu’il soit coiffeur dans «La fête à Henriette »(1952) de Julien Duvivier, un aubergiste dans «Les trois mousquetaires» (1953) d'André Hunebelle ; un sans-culotte pressé de perdre la vie dans «Madame du Barry» 1954 de Christian Jaque ; un pharmacien dans «Leguignon guérisseur» (1954) de Maurice Labro ; un chef d'orchestre dans «Les Pépées au service secret» (1956) de Raoul André ; un directeur de banque dans «Une ravissante idiote» (1963) de Édouard Molinaro avec Brigitte Bardot , où encore un avorteur dans son dernier film «Pourquoi ?» (1977) de Anouk Bernard, il ne tient pas en place et tourbillonne dans tous les sens.

Paul Demange fut l'un des rares acteurs à apparaître aussi brièvement dans une filmographie riche de plus de 240 films où dans certains de ses rôles, ses trépignements devenaient assez fastidieux voire plus où moins lassant,. Il s’est produit aussi au théâtre où il a figuré dans des pièces d’Anouilh, de Giono, de George Bernard Shaw ou encore de Marcel Achard et apparut régulièrement à la télévision dans quelques belles séries comme entre autres dans «Le bonheur conjugal» (1965) feuilleton en 13 épisodes et «Rocambole» (1966) feuilleton en 26 épisodes …

Paul Demange décède le 28 novembre 1983 à Taverny dans le Val-d'Oise à l'age de 82 ans, il repose au cimetière d’Asnières, auprès de son épouse Marie-Renée Hablizig une artiste dramatique épousé en 1924.