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Profession:
Actrice et femme de théâtre française d'origine espagnole.
Date et lieu de naissance:
21-11-1922, à La Corogne en Espagne.
Date et lieu du décès:
22-11-1996, à Alloue, en France.
Cause du décès:
Suite d'un cancer à l'âge de 74 ans.
Nom de naissance:
Maria Victoria Casarès Quiroga in Corunna.
État civil:
Mariée le 19 juin 1978 avec : ANDRÉ SCHLESSER - Jusqu'au décès d'André en 1985.
Ils n'eurent aucun enfant.
Taille:
Elle est la fille de Santiago Casarès Quiroga (1884-1950), un avocat devenu 1er ministre pendant la Seconde République d'Espagne. Le 18 juillet 1936, il démissionne suite à l'éclatement de l'insécurité militaire. Sa mère Gloria est décédée en 1945.
Casarès et le cinéma "Mes premiers rapports avec le cinéma furent virulents, hagards, hallucinants même, et je plains Marcel Carné d'avoir eu à me supporter. J'ai haï Robert Bresson sur le plateau. Il nous tuait doucement, gentiment, pour en garder la carapace" (entretien avec P. Cardinal).
De Camus, Casarès a joué Le Malentendu, en 1943, L'État de siège, en 1948, Les Justes, en 1950, et, en 1953 à Angers, ses adaptations de La Dévotion à la croix et des Esprits, de Larivey, mises en scène par lui-même.
Le 20 novembre 1936, elle se réfugie à Paris. Elle suit la classe des élèves étrangers du lycée Victor Duruy et obtient son bac de philosophie. Elle est reçue au Conservatoire et en sort 1ère de sa promotion.
En juillet 1942, elle passe une audition où elle est engagée dans son théâtre des Mathurins. Elle y joue jusqu'en 1945, "Deirdre des douleurs", "Solness le constructeur", "Le malentendu", "Federico" avec Gérard Philipe…
En 1948, elle remporte le prix d'interprétation féminine grâce au film "La Chartreuse de Parme" avec Gérard Philipe et "Orphée" (1950) de Jean Cocteau avec Jean Marais lui vaut l'admiration de tous, comme si ce rôle avait été écrit spécialement pour elle.
En 1952, elle entre à la Comédie-Française. Elle y interprète "Don Juan" et "Le Carrosse du Saint-Sacrement". Depuis 20 ans, elle arpente le monde pour jouer les plus grands auteurs de théâtre.
En 1979, elle s'installe dans sa maison de La Vergne. Pour remercier la France de l'avoir adoptée, elle signe sur son testament qu'elle lègue sa demeure à son pays, n'ayant pas eu d'enfant.
María Casarès est décédée d'un cancer le 22 novembre 1996 à La Vergne, en France.
Elle est enterrée auprès de son époux "André Schlesser" décédé en 1985.
Une prêtresse du rituel théâtral :
Sept années de cinéma lui ont suffi. Sept fois plus de temps de scène ne la rassasie pas.
En 1936, Maria Victoria Casarès Quiroga in Corunna quitte l'Espagne pour la France, car son père, avocat, n'appréciait pas les spectacles donnés par les troupes de Franco. Après un Conservatoire médiocre, elle est engagée, en 1942, simultanément aux Mathurins de Marcel Herrand (pour Deirdre des douleurs, de l'Irlandais Synge) et dans Les Enfants du Paradis, de Carné, grâce à Jean-Louis Barrault qui joue Deburau et dont elle interprète la femme, Nathalie.
La carrière cinématographique de Casarès ne s'étend que sur sept années, avec onze films. En 1944, Robert Bresson lui réserve une de ses Dames du bois de Boulogne, la machiavélique, avec son long manteau bordé de fourrure noire et son caniche blanc. En 1947, elle est la Sanseverina dans La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque. Elle tourne aussi pour Cocteau: Orphée, en 1949, et Le Testament d'Orphée, en 1950.
L'exutoire théâtral :
L'existence purement théâtrale de Maria Casarès est foisonnante, chaleureuse, sans la moindre concession et avec des méandres qui enrobent, d'une belle constance, le même style de paysages. Des festivals elle est la championne: Angers, Lyon, Carcassonne, le Marais, Châteauvallon, sans oublier Buenos Aires et, surtout, Avignon, où elle paraît souvent. Ses principaux lieux de travail ont un air de famille: petits théâtres de création, Compagnie Renaud Barrault, T.N.P. de Paris puis de Villeurbanne, Théâtre de la Ville, à Paris. De 1952 à 1954, elle fait un détour par la Comédie-Française. En 1961 et 1963, elle se laisse guider par Maurice Béjart pour "A la recherche de Don Juan" et La Reine verte. En 1969, elle est la Mère Courage de Brecht ... à Bobino !
Ceux qui lui font confiance ont nom: Herrand, Camus, Barrault, Cocteau, Vilar, Wilson, Chéreau. Le nombre de rôles créés ou repris approche la centaine. Pour les auteurs, Shakespeare vient en tête, suivi d'Albert Camus dont Maria Casarès était très proche, Claudel, Ibsen, Racine, etc. En espagnol, elle joue Yerma, de Lorca, et Divines Paroles, de Valle-Inclán, à Buenos Aires (1963-1964), Le Repoussoir, de Raphaël Alberti, en Espagne (1976-1977). Bref, pas un "grand" qui ne soit à son répertoire. Parmi les rôles importants, on peut aussi mentionner ceux que lui ont amenés Les Épiphanies, de Pichette (1947), avec Gérard Philipe et Roger Blin; Le Diable et le Bon Dieu, de Sartre (1951), avec Pierre Brasseur, comme dans Cher Menteur, de J. Kitty, adapté par Cocteau (1960); Les Paravents, de Jean Genet, joués deux fois: en 1966 à l'Odéon de Barrault, en 1983 chez Chéreau, à Nanterre; La Célestine, en 1972; Œdipus-Rex, de Cocteau et Stravinsky, à l'Opéra de Paris, en 1979; Peer Gynt, en 1981, avec Gérard Desarthe. Il est évident que, face à un tel palmarès, aucun rôle au cinéma ne fait le poids.
Une santé théâtrale à toute épreuve :
Vingt ans avant, Maria Casarès aurait été classée par les gens de cinéma dans la catégorie des " Femmes-cobras"; son masque vipérin, ses yeux fascinants l'y prédisposaient. Mais elle échappe à tout emploi conventionnel, avec sa voix qui charrie d'autant plus d'émotions que celles-ci sont profondes et font mal. " Elle ne triche jamais, écrit le metteur en scène Jorge Lavelle, toute sa sensibilité, toute son énergie passent dans ce qu'elle fait, avec la même impudeur que celle d'un écrivain."
Cette " impudeur" a sa source dans ce que Casarès décrit elle même de son "besoin féroce d'indépendance et de vie multipliée…, d'une morale personnelle aux prises avec la revendication constante de libertés..., d'une acceptation vivante, profonde et véhémente devant la vie et la mort ".
Dussane, qui fut son professeur au Conservatoire, la montre, tandis qu'elle joue Le Carrosse du Saint-Sacrement à la Comédie-Française: Pas et gestes ondulant perpétuellement aux limites de la danse, espièglerie féroce et grâce ardente, et cette pointe de sauvage méchanceté au cœur même de la séduction qui est comme la signature de la gitane, c'est la diabolique Clara Gazul elle même." C'est le rituel théâtral vécu par une de ses servantes les plus passionnées.
Quand j'ai joué Médée, dit-elle, je vomissais même parfois, avant le grand monologue. Je craignais tant de m'imposer, de ne pas laisser crier Médée à travers moi. Je bouchais tout, et je ne m'aimais pas. Ça m'arrive de moins en moins de m'aimer." C'est bien ce qu'a ressenti Pierre Brasseur dans le texte ci-contre.
Pierre Brasseur, dans Ma vie en vrac, n'est pas tendre: " Je crois qu'elle aime par-dessus tout être actrice. Elle aime jouer dans le sens de s'amuser - s'amuser à être une autre car elle ne se plaît pas. Je crois même qu'elle se déteste. Voilà pourquoi elle se regarde sévèrement dans la glace jusqu'à ce que l'autre, le personnage, l'ait remplacée. A ce moment-là, elle entre en transes et c'est oublié. Et c'est perdu!... Sa chair est chaude, son œil crève les murs, elle ne regarde pas son partenaire, elle l'observe. Elle est à la fois inquiétante et pitoyable. C'est un démon fait d'âme fragile et de pierre précieuse" (1972).
1961 : Prix du Brigadier pour Cher Menteur de Jérôme Kilty, Théâtre de l'Athénée.
1988 : Prix du Syndicat de la critique : Meilleure comédienne pour Hécube
1989 : Molières : Molière de la comédienne pour Hécube
1990 : Grand Prix national du théâtre
1947 - Pour : LA CHARTREUSE DE PARME - Meilleure interprétation féminine, Festival International du Film, Locarno, Suisse
20 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1994 - AMÉRIQUE DES AUTRES .L'
1989 - MONTE BAJO
1989 - CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE .LES
1988 - LECTRICE .LA
1987 - DE SABLE ET DE SANG
1984 - BLANCHE ET MARIE
1975 - ADIEU NU .L'
1975 - FLAVIA LA DÉFROQUÉE
1959 - TESTAMENT D'ORPHÉE .LE
1956 - THÉÂTRE NATIONAL POPULAIRE .LE
1951 - OMBRE ET LUMIÈRE
1949 - ORPHÉE
1949 - HOMME QUI REVIENT DE LOIN .L'
1948 - BAGARRES
1947 - CHARTREUSE DE PARME .LA
1946 - AMOUR AUTOUR DE LA MAISON .L'
1946 - SEPTIÈME PORTE .LA
1946 - REVANCHE DE ROGER LA HONTE .LA
1945 - ROGER LA HONTE
1945 - DAMES DU BOIS DE BOULOGNE .LES
1943 - ENFANTS DU PARADIS .LES
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1996 - LES ŒUVRES COMPLÈTES DE BILLY THE KID
De Michael Ondaatje, mise en scène Frank Hoffmann, Théâtre national de la Colline : Celsa Gutiérrez
1995 - DOSTOÏEVSKI VA À LA PLAGE
1994 - LES GÉANTS DE LA MONTAGNE
1993 - THREEPENNY LEAR
1993 - OSTINATO
1993 - MEIN KAMPF
1992 - ORESTE
1991 - VIE DE LA RÉVOLUTIONNAIRE PÉLAGIE VLASSOVA
1991 - LES COMÉDIES BARBARES
1990 - TARTUFFE
1990 - "ELLE"
1989 - LE DÉPÔT DES LOCOMOTIVES
1989 - LA VIE QUE JE T'AI DONNÉE
1988 - LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE
1988 - HÉCUBE
D'Euripe, mise en scène Bernard Sobel, Théâtre de Gennevilliers
1987 - CE SOIR ON IMPROVISE
1986 - TROPISMES
1986 - QUAI OUEST
1986 - L'USAGE DE LA PAROLE
1986 - ELLE EST LÀ
1985 - LA NUIT DE MADAME LUCIENNE
1984 - LE SACRE DE LA NAISSANCE
1983 - LES PARAVENTS
1982 - LES POSSÉDÉS
1981 - PEER GYNT
1980 - ŒDIPUS REX
1980 - LE CONTE D'HIVER
1980 - BRITANNICUS
1978 - LA PREMIÈRE
1978 - FAUST
1978 - AGAMEMNON
1977 - LA MANTE POLAIRE
1976 - LES REVENANTS
1976 - LE REPOUSSOIR
1975 - VIA 2
1975 - AMERS
1973 - PENTHÉSILÉE
1973 - BAJAZET
1972 - LA CÉLESTINE
1971 - LES CUISINES DU CHÂTEAU
1971 - LE BORGNE EST ROI
1970 - LE BORGNE EST ROI
1970 - EARLY MORNING
1969 - MÈRE COURAGE
1969 - LA DANSE DE MORT
1969 - À LA RECHERCHE DE...
1968 - LA NUIT OBSCURE
1968 - LA NUIT OBSCURE
1967 - MÉDÉE
1967 - LE TRIOMPHE DE L'AMOUR
1967 - HENRY VI
1966 - LES PARAVENTS
1965 - LES ENCHAÎNÉS
1965 - LE REPOS DU SEPTIÈME JOUR
1964 - DIVINES PAROLES
1963 - YERMA
1963 - LA REINE VERTE
1961 - À LA RECHERCHE DE DON JUAN
1960 - L'ŒUVRE DE LORCA
Anthologie de ses poèmes, Festival de Montauban
1960 - HAMLET
1960 - CHER MENTEUR
1959 - LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ
1958 - PHÈDRE
1958 - MARIE TUDOR
1958 - LE TRIOMPHE DE L'AMOUR
1958 - LE CID
1958 - LE CARROSSE DU SAINT SACREMENT
1956 - MACBETH
1956 - LE TRIOMPHE DE L'AMOUR
1956 - CE FOU DE PLATONOV
1955 - MARIE TUDOR
1955 - LA VILLE
1954 - MACBETH
1954 - L'ENNEMI
1954 - LE PÈRE HUMILIÉ
1954 - JEDERMANN
1953 - MITHRIDATE
1953 - LES ESPRITS
1953 - LE CARROSSE DU SAINT SACREMENT
1953 - LA DÉVOTION DE LA CROIX
1952 - SIX PERSONNAGES EN QUÊTE D'AUTEUR
1952 - LE ROI JEAN
1952 - JEANNE D'ARC
1952 - DOM JUAN
1951 - LE DIABLE ET LE BON DIEU
1951 - LA SECONDE
1949 - LES JUSTES
1949 - LE ROI PÊCHEUR
1948 - L'ÉTAT DE SIÈGE
1948 - LA MAISON
1947 - LES ÉPIPHANIES
1946 - ROMÉO ET JEANNETTE
1946 - DIVINES PAROLES
1945 - LES FRÈRES KARAMAZOV
1944 - LES NOCES DU RÉTAMEUR
1944 - LE MALENTENDU
1944 - FEDERIGO
1943 - LE VOYAGE DE THÉSÉE
1942 - SOLNESS LE CONSTRUCTEUR
1942 - DEIRDRE DES DOULEURS
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1972 - JEAN VILAR, UNE BELLE VIE
Documentaire - Réal : Jacques Rutman
1972 - DEUX MÉMOIRES .LES
1970 - LES RENCONTRES DE MÉRIMÉE
1967 - D'AMOUR ET DE PIERRE
1963 - HIERONYMUS BOSCH
1961 - THAMAR ET AMMON
1961 - SATAN MON PROCHAIN
1958 - LE THÉÂTRE NATIONAL POPULAIRE
1958 - DE CŒUR ET DE PIERRE
1957 - L'ENFANT DE THALASSA
1955 - LES JARDINS DU SEIGNEUR
1954 - VARSOVIE QUAND MÊME
1954 - LE MYSTÈRE DE LA LICORNE
1953 - LA TRAGIQUE RECHERCHE DE LA PERFECTION : LÉONARD DE VINCI
1952 - CŒUR D'AMOUR ÉPRIS
1951 - LA VIE DE JÉSUS
Réal : Marcel Gibaud - Uniquement que les commentaires
1951 - LA CITÉ DES TRÉSORS
1951 - EN SOUVENIR DE MOI
1949 - GUERNICA
1944 - LA VIE SECRÈTE DES VISAGES
1942 - ÉTOILES DE DEMAIN
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19-10-2010 09:19:51