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Profession:
Actrice et femme de théâtre française.
Date et lieu de naissance:
22-02-1900, à Houdelaincourt, Meuse, France.
Date et lieu du décès:
04-11-1985, à Paris, France.
Incinérée au crématorium du Père-Lachaise à Paris, ses cendres reposent au columbarium.
Cause du décès:
D'une longue maladie à l'âge de 84 ans.
Nom de naissance:
Aline Simonne Noro.
État civil:
Mariée à ANDRÉ BERTHOMIEU.
Taille:
?
Elle a fait partie pendant 20 ans partie de la Comédie-Française sans jamais en devenir sociétaire.
Line Noro, cette femme complexée qui n'hésitait pas à déclarer : " Je ne vais jamais au cinéma. Je ne veux pas me voir. J'ai horreur de moi, de mes mains, de mon visage. Ça ne se discute pas. Je suis laide ", fut un des grands rôles du cinéma français.
Elle Connaissait des troubles de la vue et se retira discrètement, c'est à Paris qu'elle décéda au terme d'une longue maladie.
Incinérée au crématorium du Père-Lachaise à Paris, ses cendres reposent au columbarium.
Mais sa carrière théâtrale fut intermittente. Complexée sans raisons, faut-il le dire par son physique, Line ne se sentait pas bien dans sa peau.
En 1928, Julien Duvivier lui fait faire ses premiers pas au cinéma dans La Divine Croisière. Elle n'avait qu'un tout petit rôle aux côtés de stars de l'époque telles que Jean Murat ou Henry Krauss. Line attendit trois ans avant de revenir au cinéma. Sous la direction de Raymond Bernard, elle incarna Céline, la soeur peu sérieuse de Gaby Morlay, dans Faubourg Montmartre. Dans ce film, selon les exigences du scénario, Line était balafrée. Le maquilleur Tourjanski avait tellement bien réussi son travail que le public et ce qui porte plus à conséquence pour les engagements les producteurs, crurent qu'elle était réellement défigurée. Line Noro était devenue " la balafrée ". Comme, d'autre part, son tempérament ne la poussait guère vers les cocktails ou les " dîners en ville , la méprise dura un certain temps. Un an et demi exactement.
Il lui fallut attendre qu'Abel Gance s'intéressât à elle pour sortir de ce " purgatoire cinématographique ". Ce dernier proposa à Line un rôle dans Mater dolorosa. Pas n'importe quel rôle : le premier rôle. (Line en tiendra neuf sur les quarante-cinq films qu'elle tournera. Neuf premiers rôles dont huit jusqu'en 1940). Elle garda un excellent souvenir d'Abel Gance, d'abord parce qu'il avait osé lui confier un rôle de jolie femme et ensuite parce qu' " il savait exploiter au maximum les possibilités de l'acteur, faisait jouer pendant les prises de vues des disques de grande musique et, quand la comédienne commençait à pleurer, il (Gance) se hâtait de tourner ".
En 1933, Line Noro tournera dans deux films : L'Assommoir, de Gaston Roudès, où elle incarne Gervaise, et Au bout du monde, de Gustav Ucicky et Henri Chomette un film bien oublié !
Elle allait dorénavant jouer très régulièrement pour le cinéma, et souvent sous la direction d'excellents metteurs en scène. En 1934, elle tourna quatre films parmi lesquels on peut retenir le très bon Justin de Marseille, de Maurice Tourneur et Le Petit Jacques, de Gaston Roudès (remake du film de Georges Lannes, de 1923)
L'année suivante, Line eut l'occasion de tourner dans ce qui fut la seule mise en scène de cinéma réalisée par le grand poète et dramaturge Roger Vitrac : Cavalerie légère. Malheureusement, ce film, dont Roger Vitrac avait également signé les dialogues, ne lui apporta pas la notoriété. Pour cela, il lui fallut attendre 1936 et Pépé le Moko, de Julien Duvivier. Dans ce très célèbre film, l'une des perles du cinéma français, elle était entourée d'une pléiade de très grands seconds rôles : Lucas Gridoux, Charpin, Saturnin Fabre, Gabriel Gabrio, Marcel Dalio, Roger Legris et Jean Temerson. les deux vedettes de ce film étaient faut-il le rappeler ? Jean Gabin et Mireille Balin. Line Noro, dans le personnage d'Inès, fut tout à fait remarquable. Certains critiques pensèrent même que ce film allait la propulser au premier plan. Ils ne purent que se " tromper " car ils n'avaient pas su voir qu'en tant que second rôle, Line était déjà au premier plan.
La même année, elle incarna Cléo d'Aubigny, le rôle principal, dans La Flamme, dirigée par son mari, André Berthomieu. Ce film, apparemment, n'est pas plus resté dans les mémoires que dans les cinémathèques.
En 1937, 1938 et 1939, Line Noro ne participa qu'à des films sans grande envergure : Une femme sans importance (d'après Oscar Wilde), de Jean Choux, J'accuse, d'Abel Gance (remake de son film de 1918), Ramuntcho, de René Barberis dans lequel elle était une très peu convaincante Franchita (dans cette version, Ramuntcho était interprété par Paul Cambo), La Rue saris joie, d'André Hugon et un bien triste Dédé la Musique, d'André Berthomieu dans lequel elle tenait à nouveau le premier rôle.
En 1940, Line exprime clairement ses idées politiques en tournant dans Après " Mein Kampf ", mes crimes, d'Alexandre Ryder. Le titre ne pouvait être plus explicite ! Tellement explicite, d'ailleurs, que le metteur en scène se dissimula, avec raison, sous le pseudonyme de Jean-Jacques Valjean ! En 1941, elle tourna, toujours sous la direction de son mari André Berthomieu, dans un remake de l'insipide roman d'Henry Bordeaux, La Neige sur les pas (pour les " masochistes " incurables, signalons que ce film fut tourné une première fois en 1923 sous la direction d'Henri Etiévant).
C'est l'année suivante, en 1942, que Line Noro allait tourner dans l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma : Goupi mains rouges, de Jacques Becker. Ce film est, à juste titre, suffisamment célèbre pour que nous n'en parlions pas ici en détail. Rappelons seulement qu'au milieu d'acteurs tels que Fernand Ledoux, Robert Le Vigan, Blanchette Brunoy, Germaine Kerjean, René Génin, Maurice Schutz, Albert Rémy, Marcel Pérès, etc., Une Noro sut être une extraordinaire Marie des Goupi. Ce film était un film sans stars, " un film de seconds rôles " : ce fut, c'est et ce restera sans doute l'un des plus beaux films du cinéma français.
Malheureusement, ce fut également un peu " le chant du cygne " de Line Noro. Jamais les rôles qu'elle interprétera par la suite n'auront la force, la beauté, l'intensité de celui qu'elle joua dans Goupi mains rouges. De Ceux du rivage en Vautrin, de Fiancée des ténèbres en Fille aux yeux gris, sa carrière allait continuer cahin-caha, sans éclat. Ses metteurs en scène ne s'appelaient plus Maurice Tourneur, Abel Gance, Julien Duvivier ou Jacques Becker, mais Jacques Séverac, Pierre Billon, Serge de Poligny ou Jean Faurez. Et ce n'est certainement pas son rôle d'Amélie dans La Symphonie pastorale, de Jean Delannoy qui pourra arrêter cette " chute ". Ce film, qui fut un beau succès et auquel fut décernée la première Palme d'or (qui s'appelait alors Grand prix), à Cannes, n'a pas supporté l'épreuve du temps. L'adaptation de. ce roman d'André Gide, eût-elle été réalisée par un meilleur metteur en scène, aurait sans doute pu donner un " second souffle " à Line Noro. Ce ne fut pas le cas.
En 1947, elle eut encore un premier rôle dans La Grande Volière, de Georges Péclet, un de ces innombrables tâcherons qui fleurirent abondamment après la Seconde Guerre. Line tourna dans quelques autres films sans intérêt, sous la direction de Georges Lampin, Christian Stengel, René Delacroix, etc. Il nous fut toutefois donné de la revoir en 1951 et 1953 dans deux des meilleurs films d'André Cayatte : Nous sommes tous des assassins et Après nous le déluge. Sa carrière s'arrêta trois années plus tard avec Les Truands, de Carlo Rim. Line Noro, cette femme complexée qui n'hésitait pas à déclarer : " Je ne vais jamais au cinéma. Je ne veux pas me voir. J'ai horreur de moi, de mes mains, de mon visage. Ça ne se discute pas. Je suis laide ", fut un des grands rôles du cinéma français. Elle avait sans doute plus besoin d'être dirigée que d'autres, et cela l'a peut-être empêchée de " sauver " certains films de la nullité absolue. Il est vrai qu'elle est actuellement un peu oubliée et que l'on ne va pas revoir " un Noro ", comme on retourne voir un " Carette " ou un " Le Vigan "... Mais elle sut être, lorsqu'elle était bien dirigée, une extraordinaire actrice de composition. Plus qu'un exemple, Line est aussi une démonstration. Parmi les neuf films qu'elle tourna en premier rôle (Mater dolorosa, L'Assommoir, Dernière Heure, Le Petit Jacques, La Flamme, J'accuse, Dédé la Musique, Après " Mein Kampf ", mes crimes et La Grande Volière), aucun n'est vraiment resté dans nos mémoires. Par contre, qui ne se souvient de Justin de Marseille, de Pépé le Moko, de Goupi mains rouges ou de Nous sommes tous des assassins !
Elle Connaissait des troubles de la vue et se retira discrètement, c'est à Paris qu'elle décéda au terme d'une longue maladie.
35 LONGS MÉTRAGES
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1956 - TRUANDS .LES
1953 - DORTOIR DES GRANDES
1953 - AVANT LE DÉLUGE
1952 - CHEMIN DE DAMAS .LE
1952 - NOUS SOMMES TOUS DES ASSASSINS
1951 - AMANTS DE BRAS-MORT .LES
1950 - MEURTRES
1949 - ON NE TRICHE PAS AVEC LA VIE
1947 - ÉTERNEL CONFLIT
1947 - VILLAGE PERDU .LE
1947 - GRANDE VOLIÈRE .LA
1946 - SYMPHONIE PASTORALE .LA
1945 - PART DE L'OMBRE .LA
1945 - JÉRICHO
1945 - FILLE AUX YEUX GRIS .LA
1944 - FIANCÉE DES TÉNÈBRES .LA
1943 - VAUTRIN
1943 - SECRET DE MADAME CLAPAIN .LE
1943 - CEUX DU RIVAGE
1942 - COMTE DE MONTE-CRISTO .LE
1942 - GOUPI MAINS-ROUGES
1941 - NEIGE SUR LES PAS .LA
1940 - FILLE DU PUISATIER .LA
1939 - APRÈS MEIN KAMPF MES CRIMES
1939 - DÉDÉ LA MUSIQUE
1938 - RUE SANS JOIE .LA
1938 - RAMUNTCHO
1937 - J'ACCUSE
1937 - FEMME SANS IMPORTANCE .UNE
1936 - PÉPÉ LE MOKO
1936 - TERRE QUI MEURT .LA
1936 - ÎLE DES VEUVES .L'
1936 - FLAMME .LA
1935 - CAVALERIE LÉGÈRE
1934 - OR .L'
1934 - PETIT JACQUES .LE
1934 - JUSTIN DE MARSEILLE
1934 - DERNIÈRE HEURE
1933 - ASSOMMOIR .L'
1933 - AU BOUT DU MONDE
1932 - MATER DOLOROSA
1932 - TÊTE D'UN HOMME .LA
1931 - FAUBOURG MONTMARTRE
1928 - DIVINE CROISIÈRE .LA
2 COURTS MÉTRAGES
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1945 - ENQUÊTE DU 58 .L'
Court métrage de Jean Tedesco
Avec : René Blancard - Julien Carette - Maryse Duprat - Daniel Gélin - René Génin -Line Noro
Court métrage d'André Sauvage
Avec :Line Noro - Michel Simon
06-10-2010 21:54:13