Après son certificat d’études péniblement décroché à 14 ans, et quelques petits boulots comme mousse sur un chalutier , télétypiste à Air France ou encore commis d’épicerie, il monte sur les planches dès l'âge de 15 ans, avec sa sœur Éva.

Il intègre ensuite le Conservatoire d'art dramatique dans la classe de Jean Yonnel qu’il quitte dès la 2é année pour se produire au théâtre avec Antoine Balpêtré, le parrain de sa sœur Eva.

Il a débuté au cinéma à l’âge de six ans jouant un gosse de la famille Quinquina (Julien Carette et Mady Berry) dans « Les portes de la nuit » (1947) de Marcel Carné, ce dernier le rappelle pour jouer un adolescent dans une comédie de mœurs « Les tricheurs » (1958) avec Jacques Charrier, Pascale Petit et Andréa Parisy.

C’est sur la scène du Théâtre Edouard-VII, où il joue une pièce avec Sami Frey, « L’année du bac », d’après une mise en scène d’Yves Robert, qu’il attire l’attention du cinéaste italien Valerio Zurlini . Ce dernier l’appel en Italie et lui donne son premier grand rôle dans le film néo-réalisme « La fille à la valise » (1961), alors qu'elle recherche son petit ami qui l'a abandonnée, Aida (Claudia Cardinale) rencontre son jeune frère (Jacques Perrin) qui touché par sa détresse et sa beauté tombe amoureux d'elle; suivi du « Journal intime » (1962) du même réalisateur, Enrico, (Marcello Mastroianni), apprend le décès de son jeune frère Lorenzo (Jacques Perrin) suite à mal incurable, en flasback, Enrico se souvient de leur enfance, après la mort des parents, Lorenezo fut adopté par une famille riche tandis qu’Enrico, livré à lui-même, à vécu une adolescence misérable.

Dans le drame « La corruption » (1963) de Mauro Bolognini, Stefano,(Jacques Perrin) un adolescent sensible et timide, envisage de devenir prêtre, mais son père un industriel, souhaite que son fils suive ses traces, pour l'aider à changer d'avis, il recrute la jeune Adriana, (Rosanna Schiaffino) pour séduire le garçon inexpérimenté, il devient rapidement la proie des plaisirs sexuels de la chair.

Il casse son image d’acteur aux allures de jeune premier romantique et trouve la consécration en incarnant le courageux sous-lieutenant Torrens tout juste de sortit de Saint-Cyr, pris dans la jungle en pleine mousson de Diên-Biên Phu, Pierre Schoendoerffer relate un épisode éprouvant de la Guerre d’Indochine dans son film « La 317e Section » (1965) avec Bruno Cremer l'adjudant Willsdorff. Il est également l’audacieux radio-parachutiste des Forces Françaises Libres dans le film de guerre de Claude Chabrol « La ligne de démarcation » (1966) avec Maurice Ronet et Jean Seberg.

Dans « Un homme de trop » (1967) de Costa-Gavras pendant la Seconde Guerre mondiale, il est Kerk l’un des maquisards qui libèrent d'une prison allemande douze prisonniers sauf qu'il y a un treizième homme (Michel Piccoli), s’agit’il d’une d'une taupe ? avec entre autres Charles Vanel, Bruno Cremer, Jean-Claude Brialy.

Il change totalement de style avec un contraste évident entre ses fortes compositions et la candeur du film musical « Les demoiselles de Rochefort » (1967) de Jacques Demy, auprès de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, il campe un jeune marin blond faisant son service militaire dans une caserne en ville peintre et poète à ses heures, il est à la recherche de son idéal féminin. Il retrouve Catherine Deneuve dans le comte de Charles Perrault, « Peau d'âne » (1970) de Jacques Demy, une princesse forcée d'épouser son père fuit son royaume en se dissimulant sous une peau d'âne, elle trouve son prince charmant (Jacques Perrin) dans un château voisin.

En 1970, il interprète d'une manière saisissante un assassin dans « L'étrangleur » de Paul Vecchiali, enfant Emile assiste à un meurtre d’une jeune femme étranglé par un homme avec une écharpe blanche, ce traumatisme l'entraine a reproduire l'étrangleur à l’écharpe blanche et compte déjà cinq victimes à son actif, l'inspecteur Simon (Julien Guiomar) lui tend un piège.

Entre temps, Jacques Perrin a fondé en 1968 sa propre société de production, « Reggane Films, » et finance entre autres plusieurs films politiques de Costa-Gavras dont « Z » (1968) dans lequel il tient le rôle d’un journaliste-photographe avec Jean Louis Trintignant et Yves Montant ; ainsi que « Section spéciale » et « État de siège » (1973) où en Uruguay, un membre d'une organisation humanitaire (Yves Montant) est enlevé par un groupe de révolutionnaires, Jacques Perrin n’a qu’un petit rôle celui de l'opérateur téléphonique. Il est également acteur et producteur du film de Benoît Lamy, « Home Sweet Home » (1973), sur la révolte des pensionnaires d'une maison de repos, dans lequel il incarne l’assistant social aux cotés de Claude Jade l’infirmière des résidents.

En 1976, il produit « Le désert des Tartares » de Valerio Zurlini, il campe le tourmenté lieutenant Drogo, affecter à la forteresse de Bastiano, poste avancé du désert aride des Tartares, il craint à tout moment de voir surgir une menace, avec une brillante distribution dont : Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret et Fernando Rey. Le film obtient le Grand Prix du Cinéma Français et le Prix Donatello en Italie.

En 1977, Pierre Schoendoerffer signe « Le Crabe-Tambour » un beau film nostalgique, parfois amer sur les liens d'amitié noués par les guerres d'Indochine et d'Algérie, un officier de la marine nationale française, (Jean Rochefort) atteint d'un cancer du poumon qui ne lui laisse aucun espoir, souhaite saluer son ancien compagnon d'armes l'enseigne Willsdorff, dit le Crabe Tambour (Jacques Perrin) devenu pêcheur au large de Terre-Neuve.

Tirés de fait réels Raoul Coutard retrace la bataille de Kolwezi avec son film « La légion saute sur Kolwezi « (1979) au Zaire, la ville de Kolwezi est investie par des rebelles katangais, un grand nombre d'Européens sont pris en otage et fusillés, devant l'ampleur des massacres, l'ambassadeur Berthier (Jacques Perrin) contacte l'Elysée, la légion française est parachutée sur Kolwezi et repoussent les Katangais en 48 heures.

Pierre Schoendoerffer signe le drame de guerre « L'honneur d'un capitaine » (1982), lors d’un débat télévisé sur la guerre d’Algérie, le professeur Paulet (Jean Vigny) affirme que le capitaine Caron (Jacques Perrin), un officier tombé au champ d’honneur, a pratiqué la torture, la veuve du militaire (Nicole Garcia), traîne le conférencier devant les tribunaux , le procès passe en flashback les dix huit jours de commandement du capitaine, le professeur sera finalement condamné, faute d'avoir apporté la preuve de ses accusations.

Il côtoie Alain Delon dans « Parole de flic « (1985) de José Pinheiro , Daniel Pratt, policier à la retraite, coule des jours tranquilles en Afrique lorsqu'il apprend le meurtre de sa fille, de retour à Lyon, Pratt tente de mettre la main sur ses assassins avec l'aide du commissaire Reiner (Jacques Perrin) mais devient, à son tour, la cible de malfrats.

Les années 90 et 2000, Jacques Perrin est davantage présent au petit écran, néanmoins on peut citer quelques rôles remarquables au cinéma comme le bouleversant marquis Thomas d'Apcher dans « Le pacte des Loups » (2001) de Christophe Gans, avec Samuel Le Bihan et Vincent Cassel face à la bête du Gevaudan ; « les Choristes » (2004) une comédie musicale dramatique de Christophe Barratier, avec Jean-Baptiste Maunier jouant Pierre Morhange l’élève le plus doué pour le chant mais assez rétif, (pour info son fils Maxence à jouer le petit Pépino) Jacques Perrin reprend le rôle de Pierre adulte, et raconte ce qu’il s’est passé sous la direction du professeur de musique (Gérard Jugnot) ; le juge Serge Clermont dans « Le Petit Lieutenant » (2005) de Xavier Beauvois, avec Nathalie Baye cheffe de la police judiciaire de Paris et Jalil Lespert dans le rôle titre :

Fervent défenseur de la nature, il co-produit avec succès plusieurs documentaires sur de thème citons ; « Le peuple singe (1989), réalisé par Gérard Vienne ; « Microcosmos: le peuple de l'herbe » (1996), de Claude Nuridsany qui lui vaut le César du meilleur producteur, ou « Himalaya: l'enfance d'un chef » (1999), de Eric Valli. Il co-réalise un certain nombre de documentaires remarqués, comme « Le peuple migrateur » (2000) consacré aux oiseaux ; « L’empire du milieu du sud » (2002), retraçant l'histoire fascinante du Viêt-nam, de la colonisation française à la chute de Saïgon ; « Océans » (2008) un documentaire sur les créatures marines récompensé par le César du meilleur film documentaire, et pour la télévision plusieurs épisodes de « Le peuple des océans (2010) et encore bien d’autres.

Un dernier rôle au cinéma avec « Goliath » (2022) ; Frédéric Tellier fait écho à ses combats écologistes, dans ce thriller autour des pesticides, il fait équipe avec un redoutable lobbyiste de l'industrie phytosanitaire, campé par Pierre Niney. Jacques fut marié en 1995 à la réalisatrice et productrice Valentine Perrin, rencontrée plusieurs années auparavant, lors d'une émission de télévision sur France 2. Elle a collaboré à ses côtés pendant toute sa carrière.

Ensemble ils ont élevé trois enfants, Maxence (né en 1995) et Lancelot (né en 1999) et le fils ainé Mathieu Simonet né en 1975 d'une précédente union, il a travaillé avec son père comme photographe pour quelques documentaires.

L’acteur fut récompensé de plusieurs décorations notamment : Commandeur de la Légion d'honneur , Commandeur de l'ordre national du Mérite et est fait Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.

Acteur engagé, amoureux de la nature et des animaux pour leur protection, la voix douce, la chevelure grise devenue blanche au fil des années Jacques Perrin étaient apprécié du grand public et de la profession, il s’éteint paisiblement à l'âge de 80 ans à Paris le 21 avril 2022.

Jacques Perrin dans le film : Peau d'âne.

2015 - Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculinePrix René-Clair.

2011 - Meilleur film documentaire et meilleure bande originale pour Océans.

2007 - Commandeur de la Légion d'honneur (27 mars 2016), officier (décret du 7 février 2007)

1997 - Pour : MICROCOSMOS : Le Peuple de l'herbe - César - Meilleur producteur, France.

1997 - Meilleure émission culturelle : LA 25e HEURE - 7 d'or.

1966 - Pour le film : UN HOMME A MOITIÉ - Coupe Volpi du meilleur acteur à la Mostra de Venise en Italie.

1966 - Pour le film : LA BUSCA - Lauréat du Prix du Meilleur Acteur à Venise en Italie.