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Profession:
Acteur, réalisateur, scénariste et homme de théâtre français.
Date et lieu de naissance:
04-12-1922, à Cannes, Alpes-Maritimes, France.
Date et lieu du décès:
25-11-1959, à Paris (6eme)
Inhumé dans le petit cimetière de Ramatuelle, Var, France.
Cause du décès:
Cancer du foie à l'âge de 37 ans.
Nom de naissance:
Gérard Albert Philip.
État civil:
Marié le 29 novembre 1951 avec : NICOLE FOUCARDE (Anne Philipe) - jusqu'à son décès en 1959
Ils eurent une fille : Anne-Marie née le (21.12.1954) et 1 fils : Olivier, (1956)
Taille:
(183 cm)
Fils de Marcel Philip (avocat) et de Minou.
Superstitieux, il modifia son nom pour que celui-ci compte treize lettres.
Acteur engagé, il est un des premiers à signer la pétition de l'appel de Stockholm en 1950 contre l'armement nucléaire en pleine guerre froide, et devient président du syndicat français des acteurs (SFA) ou il se révèle être un grand chef syndical pour les metiers artistiques du cinéma et du théâtre à partir de 1958.
À Grasse, Marcel Philip, le père de Gérard Philipe, ancien avocat, collaborait avec les Allemands : il était administrateur du Parc Palace Hôtel, lieu de rencontre des Allemands et lieu de résidence de l'état-major mussolinien. De plus, il était délégué régional et membre du comité directeur du Parti populaire français (parti créé par Jacques Doriot) pour les Alpes-Maritimes).
À l'extrême opposé, en août 1944, son fils se battit aux côtés des résistants lors de l'insurrection pour la libération de Paris. Gérard Philipe avait de nombreux amis parmi les résistants.
Le 24 décembre 1945, la cour de justice des Alpes-Maritimes condamnait le père de Gérard Philipe à mort pour intelligence avec l'ennemi et appartenance à un groupe anti-national. Il fut emprisonné d'abord à Saint-Denis, puis à Grasse. Son fils tenta d'influencer ses propres relations pour l'aider et n'y arriva que partiellement. Son père s'évada en 1945 (à l'époque, son fils jouait à Paris la pièce de théâtre Caligula) et s'enfuit en Espagne et fut condamné à mort par contumace.
Son fils mourut en 1959. Marcel Philip ne reviendra en France que 10 ans après, en 1968 suite à une amnistie sans avoir pu revoir son fils.
Le nom de Gérard Philipe a été donné à de très nombreux théâtres et maisons de le culture, dont le Centre Dramatique National de Saint-Denis ou les théâtres municipaux d'Orléans, Montpellier, Meaux, Calais, Champigny-sur-Marne, Saint-Cyr-l'École, Liège, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Nazaire, etc.
Sa fille Anne-Marie est devenue comédienne.
Mise à jour le 11 octobre 2008 par Philippe de Cinémemorial
En cette fin d'après-midi du 25 novembre 1959, il pleut sur Paris, une petite pluie glacée. Presque en même temps, la lumière s'est faite dans toutes les salles de cinéma de la capitale. Une voix s'élève au micro, une voix anonyme qui fige l'émotion :
"Gérard Philipe est mort ce matin à son domicile parisien, rue de Tournon.
Il incarna, pour la génération de l'immédiate après-guerre, l'adolescent romantique par excellence, et presque trop beau. C'est au théâtre qu'il se fait d'abord connaître, grâce à son élégance, son charme, son sourire, sa diction un peu nasillarde, son émouvante fragilité. Il débute au Casino de Nice dans une comédie d'André Roussin, Une grande fille toute simple, puis à Paris, où il est engagé par Douking pour tenir le rôle de l'ange dans Sodome et Gomorrhe de Giraudoux. Il sera ensuite le prince Blanc de Federico (d'après Mérimée), le Caligula d'Albert Camus (premier rôle vedette, premier grand succès), le poète des Épiphanies, de son ami Henri Pichette, qui va écrire, pour lui, Nucléa : autant de traits qui contribuent à forger son mythe. En 1951, il entre dans la troupe du Théâtre national populaire, et c'est une série de triomphes, toujours fondés sur une adéquation rigoureuse entre le comédien et ses personnages : Rodrigue dans le Cid (qu'il joue "à la pointe de l'épée"); le prince de Hombourg ; Lorenzaccio ; Richard II; Ruy Blas; Octave d'On ne badine pas avec l'amour, etc.
Mais, entre-temps, le cinéma l'a mobilisé, car les producteurs voient en lui le successeur tout désigné de Jean-Pierre Aumont ou de Claude Dauphin. Marc Allégret le pressent pour être Phil dans une adaptation du Blé en herbe de Colette, mais le projet n'aboutit pas (il était d'ailleurs déjà trop âgé). Après avoir fait de la figuration dans la Boîte aux rêves, Gérard Philipe (il a ajouté un e muet à son nom, "pour que cela fasse treize lettres", dit-il) débute officiellement dans les Petites du quai aux Fleurs, aux côtés d'Odette joyeux et de Danièle Delorme. Prestation encore un peu terne, comme sera celle du Pays sans étoiles, tourné en 1946, où il entre pourtant de plain-pied dans l'univers féerique de Pierre Véry. En revanche, son interprétation "inspirée" du prince Muichkine de l'Idiot le propulse au zénith des jeunes premiers : la vedette du film, ce n'est pas Edwige Feuillère, ni Dostoievski, c'est lui. Comme l'écrit dans Ciné-Monde Jacques Doniol-Valcroze : "Il y a lui… et les autres. Un léger effort, un minuscule appel du pied, et il est devenu "l'Idiot". On tremble à l'idée que l'on pourrait nous gâcher un tel talent... " Un deuxième rôle en or l'attend : celui de François, l'adolescent en révolte ouverte contre la morale bourgeoise du Diable au corps, de Radiguet. Le film scandalise les bien-pensants, mais pulvérise les records de recettes. Il vaut au jeune acteur (25 ans tout juste) le prix d'interprétation au festival de Bruxelles. Désormais, on lui propose des rôles sur mesure : Fabrice Del Dongo dans la Chartreuse de Parme; Faust dans la Beauté du diable; le rêveur éveillé de Juliette ou la Clef des songes; le caracolant Fanfan la Tulipe; Julien Sorel dans le Rouge et le Noir; enfin Till Eulenspiegel, le Mandrin flamand, personnage si conforme à ses voeux (mélange de panache juvénile et d'idéal progressiste) qu'il décide pour une fois d'être son propre metteur en scène (sous la supervision technique de loris Ivens).
Expérience décevante, la truculence flamande échappant à ce fils du Midi, et son humour bon enfant restant à la surface de l'épopée picaresque de Charles De Coster. Il est d'ailleurs singulier d'observer que dans presque tous les films cités, qui lui ont valu sa réputation la plus flatteuse, la mise en scène est pauvre, voire inexistante - tout se passant comme si Gérard Philipe avait besoin, pour briller d'une toile de fond incolore, devant laquelle il put trôner seul, comme à la scène. Il existe cependant un autre aspect de Gérard Philipe, plus inquiétant, plus complexe, et mieux accordé, semble-t-il, aux exigences de l'écran : paradoxalement, le public l'apprécie moins dans ces rôles ambigus, où il est pourtant remarquable. Nous pensons au lieutenant dépravé de la Ronde, trainant son ennui et sa débauche triste ; au médecin déchu des Orgueilleux (où il en fait presque trop en sens inverse); à l'étrange et fascinant Monsieur Ripois, fugueur cynique vivant aux crochets des femmes mûres; au peintre rongé par l'alcool et le mal de vivre de Montparnasse 19; ou encore à l'Octave Mouret de Pot-Bouille, nageant avec aisance dans les eaux troubles de l'hypocrisie bourgeoise.
On peut préférer, et de loin, ce personnage de dandy pervers à la gravure de mode au teint lisse et à l'âme pure dont les midinettes des années 50 avaient fait leur idole : non seulement pour le travail de composition qu'il exige de l'acteur (plutôt porté sur les héros "positifs"), mais aussi pour la maîtrise dont ont fait preuve, pour le coup, ses metteurs en scène. Ophuls, Clément, Duvivier, Becker entre autres. Vadim lui-même a rarement été aussi bien inspiré qu'en lui confiant le rôle du machiavélique Valmont dans ses Liaisons dangereuses 1960.
Il avait toutes les plus jolies femmes à ses pieds mais il choisit Nicole Fourcade qu'il rebaptisa Anne. La générosité en personne avec ça. Il aimait vivre, il faisait aussi vivre plus d'un ami. Au point que lorsqu'il décéda, et ce fut une mort atroce, sa femme Anne connut des moments difficiles. Elle du vendre ses bijoux, même celui auquel elle tenait le plus : un solitaire dont Gérard lui avait fait don le jour où naquit leur fils Olivier, en 1956.
Il repose dans le costume rouge du Cid, double symbole de sa vocation pour le théâtre et son amour pour la vie.
La nouvelle de la mort du grand acteur ne tarde pas à faire le tour du monde et la presse lui rend aussitôt un gigantesque hommage.
LE SOIR MÊME, JEAN VILAR S’ADRESSE AU T.N.P. AVEC CES MOTS : GÉRARD PHILIPE N’EST PLUS.
Dans une terre qu’il aimait, proche de cette Méditerranée qui le vit naître, voilà qu’il repose depuis la tombée du jour.
La mort a frappé haut. Elle a fauché celui qui pour nous tous exprimait la vie.
Il reste à jamais gravé dans notre mémoire”.
32 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1959 - FIÈVRE MONTE À EL PAO .LA
1959 - LIAISONS DANGEREUSES .LES
1958 - JOUEUR .LE
1957 - VIE À DEUX .LA
1957 - MONTPARNASSE 19
1957 - POT-BOUILLE
1956 - AVENTURES DE TILL L'ESPIÈGLE .LES
1956 - THÉÂTRE NATIONAL POPULAIRE .LE
1955 - SI PARIS NOUS ÉTAIT CONTÉ
1955 - GRANDES MANOEUVRES .LES
1955 - MEILLEURE PART .LA
1954 - MONSIEUR RIPOIS
1954 - ROUGE ET LE NOIR .LE
1953 - ORGUEILLEUX .LES
1953 - SI VERSAILLES M'ÉTAIT CONTÉ
1953 - AMANTS DE LA VILLA BORGHÈSE .LES
1952 - BELLES DE NUIT .LES
1951 - FANFAN LA TULIPE
1951 - SEPT PÉCHÉS CAPITAUX .LES
1950 - BEAUTÉ DU DIABLE .LA
1950 - JULIETTE OU LA CLÉ DES SONGES
1950 - RONDE .LA
1950 - SOUVENIRS PERDUS
1949 - TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME
1948 - SI JOLIE PETITE PLAGE .UNE
1947 - CHARTREUSE DE PARME .LA
1947 - DIABLE AU CORPS .LE
1946 - OUVERT POUR CAUSE D'INVENTAIRE
1945 - IDIOT .L'
1945 - PAYS SANS ÉTOILES .LE
1943 - BOITE AUX RÊVES .LA
1943 - PETITES DU QUAI AUX FLEURS .LES
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30-10-2008 02:47:23
11-04-2009 11:41:45
23-04-2009 13:27:20
02-12-2009 17:32:16
02-02-2010 15:50:14
26-07-2011 18:21:11
07-01-2012 17:55:34