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Profession:
Acteur français.
Date et lieu de naissance:
18-10-1924, à Lyon dans le Rhône en France.
Date et lieu du décès:
07-04-1996, à Paris en France.
Inhumé au cimetière de Saint-Paul-de-Vence dans les Alpes-Maritimes.
Cause du décès:
D'un cancer à l'âge de 71 ans.
Nom de naissance:
Antoine Henri Geret.
État civil:
Était divorcé d'un premier mariage.
Marié à Dominique.
Taille:
Mise à jour 25 août 2008 par Philippe de CinéMémorial.
Les débuts de Georges Géret (né à Lyon, le 18 octobre 1924) pourraient ressembler aux premières pièces qu'il interpréta. En effet, son enfance ne fut pas facile : orphelin de père, il n'eut que sa mère, ouvrière, pour l'élever. Après de brèves études, il fit différents métiers pour gagner un peu d'argent de petits emplois sans importance et sans avenir. Quelque temps plus tard, il obtint enfin " la chance de sa vie ", l'ascension sociale inespérée : un poste de mécanographe au service des statistiques du ministère des Finances, à Lyon. Georges Géret aurait pu terminer ainsi sa vie, fonctionnaire parmi des millions d'autres fonctionnaires. Mais il y avait chez lui une grande part de rêve et une immense volonté de " faire autre chose ". Alors, avec un groupe d'amis, pour sortir de la grisaille quotidienne, il joua les samedis et dimanches dans des petites troupes de théâtre amateur. Bien sûr, seuls les salles de patronage et les banquets les accueillaient, mais ils jouaient... et c'était l'à l'essentiel. Leur répertoire était populaire : La Porteuse de pain, Roger la Honte, Les Deux Orphelines, etc. Mais pour le jeune Georges qui, sans oser se l'avouer, avait déjà d'autres ambitions, Lyon était devenu trop petit. Et c'est ainsi que, suivant certains conseils, il " monta " à Paris.
Hélas, la capitale n'attendait pas ce jeune homme de vingt-huit ans. Il eut beau sonner à de nombreuses portes, il n'y avait jamais rien pour lui. Pendant trois mois, ce ne fut que la litanie des " peut-être... ", Des " on verra... ", Des " laissez votre adresse... " Ou, plus franchement, des " non " ! Moralement et physiquement épuisé par ces quatre-vingt-dix jours d'auditions inutiles, de rendez-vous ratés, de courses sans objet, Georges n'avait plus qu'à retourner chez lui.
Mais, comme c'est bien souvent le cas, c'est alors qu'il s'y attendait le moins qu'il fit une rencontre décisive. Fasciné par l'actrice populaire Florelle, Georges avait décidé de se rendre au bar qu'elle tenait avenue Junot, à Paris. Là, point de Florelle, mais un homme avec un teckel. Georges était également avec son chien. La conversation s'engagea, on parla de chiens, et très vite la sympathie s'installa. L'homme au teckel s'appelait Léo Joannon, très célèbre réalisateur à l'époque. Immédiatement, il proposa à Georges un petit rôle (nous devrions d'ailleurs dire plusieurs petits rôles : prêtres, officier et même... bonne sœur !) dans le film qu'il tournait avec Pierre Fresnay, Le Défroqué. Nous sommes en 1953, et Georges allait par la suite tourner deux autres films sous la direction de Léo Joannon : L'Homme aux clés d'or (de nouveau avec Pierre Fresnay) et Le Désert de Pigalle (aux côtés d'Annie Girardot). Ces films eurent un très grand succès et lui permirent de se faire connaître du public et des " gens du métier ". Il tourna un ou deux autres films, passa par le T.N.P. de Jean Vilar, puis, en 1963, fut engagé par Luis Bunuel pour Le Journal d'une femme de chambre, aux côtés de Jeanne Moreau. Dans ce film, l'excellente composition d'un jardinier violent et sadique qu'il fit, enthousiasma le public mais " marqua " l'acteur : cette image lui colla à la peau et on lui proposa à plusieurs reprises d'interpréter des " jardiniers sadiques " ou des " violents jardiniers " quand ce n'était, tout simplement, des " violents sadiques "... ! Le cas de Georges Géret n'est d'ailleurs pas exceptionnel et la " classification " est l'un des principaux écueils qui guettent les seconds rôles.
En 1964, on put voir Georges dans deux excellents films : Week-End à Zuydcoote, d'Henri Verneuil, qui fut un immense succès, et L'Insoumis, d'Alain Cavalier,' qui fut un immense échec ! Et pourtant, ce second film, dans lequel il avait pour partenaires Alain Delon et Léa Massari, était tout à fait excellent. Mais, traitant des problèmes de la guerre d'Algérie, encore toute proche, il fut mutilé, censuré, et diffusé " confidentiellement ". A partir de cette date et jusqu'en 1968, les films allaient se succéder à un bon rythme, cinq à six par an en moyenne. Bien entendu, la qualité de ces films fut très inégale : il y eut du très bon (Compartiment tueurs et Z de Costa Gavras), du bon (Paris brûle - t - il ?, de René Clément, L'Étranger, de Luchino Visconti, Un coin tranquille à la campagne, d'Elio Petri, etc.), et.. du mauvais ! Georges Géret eut également, au cours de cette période, l'occasion de jouer au cinéma un rôle qu'il avait interprété, encore jeune homme, dans sa troupe d'amateurs : celui de Roger la Honte. Il suivit en cela une " tradition " de second rôle puisque, dans la première version réalisée par André Cayatte en 1945, le rôle de Roger était interprété par Lucien Coêdel ! Georges eut aussi l'occasion de tenir un premier rôle, dans Le Mois le plus beau, de Guy Blanc, mais ce film resta à l'affiche moins d'une semaine, événéments de Mai 1968 obligèrent !
En 1969, il fit l'une de ses plus intéressantes compositions, celle de l'adjudant chargé de la formation des soldats dans Le Pistonné, de Claude Berri. Outre sa " gueule ", il sut utiliser toute sa sensibilité et tout son talent pour rendre parfaitement ambigu et authentique ce militaire de carrière ni si bête, ni si méchant qu'il en donnait l'apparence. La même année, il joua aussi bien dans la magnifique Fiancée du pirate, de Nelly Kaplan que dans... Le Bourgeois gentil mec, de Raoul André ! Mais Georges Géret ne déclarait-il pas en 1977: " Aujourd'hui, pour moi, le cinéma c'est purement alimentaire. Maintenant, je fais le "taxi", c'est-à-dire que si on me propose un rôle qui ne me plaît pas tellement, j'accepte de le jouer à condition que ce soit bien rétribué. " (1) C'est peut-être un peu regrettable, car cet acteur avait enfin trouvé sa place - ses places devrait-on dire. Rappelons-nous la remarque qu'il fit, trois années auparavant : " Ma gueule ? Eh bien je suis heureux d'avoir cette gueule-là ! Plus je vieillis et plus je trouve de rôles à ma hauteur grâce à ma gueule.
Remarquez qu'au début ce ne fut pas tellement joyeux ! (Mais) je savais que si je tenais le coup, il arriverait un job où l'on ferait appel à cette gueule-là ! Ces jours sont arrivés ! ".
Alors pourquoi cette brouille avec le cinéma ? Est-ce dû à l'échec commercial de trois des films qu'il préférait (L'Insoumis, Deux Billets pour Mexico et L'Étranger) ? Un acteur tel que Georges Géret, capable de jouer avec autant de conviction un proxénète (La Punition, de Pierre-Alain Jolivet) ou un " chasseur de proxénètes " (Le Protecteur, de Roger Hanin) doit pouvoir trouver des rôles à sa taille. Même dans des films secondaires, il parvient à imprimer son style, à imposer sa " gueule " et sa personnalité... Qu'il soit garde champêtre dans La Traque, de Serge Leroy, directeur des services secrets français dans Le Guignolo, de Georges Lautner ou commissaire de choc " à la Broussard ", dans la comédie Pour cent briques t'as plus rien, d'Edouard Molinaro, Georges Géret reste toujours un excellent acteur de composition. Les films peuvent être mauvais. Lui, non. Il ne nous surprendra sans doute pas d'apprendre que cet acteur, toujours attiré par les spectacles populaires, est plus intéressé par la télévision que par le cinéma ou le théâtre. Il est vrai que l'on a pas oublié son interprétation de Jean Valjean dans Les Misérables, que Marcel Bluwal réalisa pour le petit écran. Pour la télévision. Georges Géret eut également l'occasion de tourner sous la direction de réalisateurs aussi prestigieux que Stellio Lorenzi ou Claude Barma. Et cela ne peut laisser que de très bons souvenirs... Mais, bien entendu, ça ne fera pas oublier aux cinéphiles " têtus " les superbes interprétations que fit Georges Géret : le jardinier du Journal d'une femme de chambre, le fanatique de football désireux d'avoir sa photo dans le journal de Z, l'adjudant du Pistonné, etc. Indiscutablement, ce grand acteur populaire était aussi " fait " pour le cinéma, grand art populaire.
67 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
1992 - INCONNU DANS LA MAISON .L'
1988 - I RAGAZZI DI VIA PANISPERNA
1985 - HÔTEL DU PARADIS
1986 - EXIT-EXIL
1984 - URGENCE
1984 - AUTOGRAPHE .L'
1983 - BÊTE NOIRE .LA
1982 - SALUT LA PUCE
1982 - POUR CENT BRIQUES T'AS PLUS RIEN...
1982 - GUÉRILLERA .LA
1981 - SIGNÉ FURAX
1980 - TÉHÉRAN 43 NID D'ESPIONS
1980 - GUIGNOLO .LE
1979 - FLIC OU VOYOU
1979 - GUEULE DE L'AUTRE .LA
1978 - AMOUR EN QUESTION .L'
1977 - ET VIVE LA LIBERTÉ
1976 - SPERMULA
1975 - FAUX-CUL .LE
1975 - TRAQUE .LA
1975 - BOUGNOUL .LE
1974 - PROTECTEUR .LE
1973 - PAR LE SANG DES AUTRES
1973 - SOLITAIRE .LE
1973 - OFFICIER DE POLICE SANS IMPORTANCE .UN
1973 - MATAF .LE
1973 - GUEULE DE L'EMPLOI .LA
1972 - RAISON POUR VIVRE, UNE RAISON POUR MOURIR .UNE
1972 - PUNITION .LA
1972 - INSOLENT .L'
1970 - COIN TRANQUILLE À LA CAMPAGNE .UN
1970 - BIRIBI
1970 - JAMBES EN L'AIR .LES
1969 - PISTONNÉ .LE
1969 - FIANCÉE DU PIRATE .LA
1969 - BOURGEOIS GENTIL MEC .LE
1969 - CHAMPIGNON .LE
1968 - Z
1968 - HOMMES DE LAS VEGAS .LES
1968 - ASTRAGALE .L'
1968 - ÉTOILE DU SUD .L'
1968 - MOIS LE PLUS BEAU .LE
1967 - VIVRE LA NUIT
1967 - DEUX BILLETS POUR MEXICO
1967 - ÉTRANGER .L'
1966 - OPÉRATION OPIUM
1966 - GRANDE SAUTERELLE .LA
1966 - ROGER LA HONTE
1965 - PARIS BRÛLE-T-IL ?
1965 - TONNERRE DE DIEU .LE
1965 - MÉTAMORPHOSE DES CLOPORTES .LA
1965 - COMPARTIMENT TUEURS
1964 - PAR UN BEAU MATIN D'ÉTÉ
1964 - WEEK-END À ZUYDCOOTE
1964 - INSOUMIS .L'
1964 - MATA-HARI AGENT SECRET H-21
1964 - JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE .LE
1962 - MONTE-CHARGE .LE
1961 - CLIMATS
1960 - SAHARA BRÛLE .LE
1960 - CAÏD .LE
1958 - RAMUNTCHO
1957 - CES DAMES PRÉFÈRENT LE MAMBO
1957 - DÉSERT DE PIGALLE .LE
1956 - HOMME AUX CLÉS D'OR .L'
1955 - NUITS DE MONTMARTRE .LES
1953 - DÉFROQUÉ .LE
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23-11-2010 15:01:55