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Profession:
Actrice et dame de théâtre française.
Date et lieu de naissance:
16-04-1873, à Bordeaux dans le département de la Gironde, en France.
Date et lieu du décès:
08-09-1959, à Juvisy-sur-Orge dans l’Essonne, en France.
Elle repose au cimetière de Pantin en Seine-Saint-Denis.
Cause du décès:
D’un cancer à l’âge de 86 ans.
Nom de naissance:
Gabrielle Marie Joséphine Pène-Castel
État civil:
Pas de renseignement
Taille:
?
Installée à Paris, Gabrielle Fontan est déjà une comédienne de théâtre expérimentée, avant l'avènement du cinéma par les Frères Lumières en 1895. Dans les années 1920, sa réputation est telle qu’elle crée sa propre classe d'art dramatique, enseignant souvent gratuitement, elle a eu des élèves devenus célèbre comme entre autres : Serge Reggiani, Roger Pigaut, Rosy Varte ou encore Jacques Dufilho.
Avant de débuté au cinéma encore muet on la voit sur les planches du Théâtre des Deux Masques jouer entre autres ; « Nocturne basque » (1923) de Charles Esquier ; « l'épreuve du bonheur » (1924) au Théâtre des Arts, et dans « La comédie du bonheur » (1926) une mise en scène de Charles Dullin.
En 1927, elle à déjà 54 ans quand elle joue son premier rôle au cinéma celui d’une concierge dans « Le sous-marin de cristal » de Marcel Vandal ; puis son ami Charles Dullin avec qui elle a beaucoup travaillé au théâtre, lui propose de jouer à ses cotés une fermière dans le film « Maldone » de Jean Grémillon avec Annabella et Roger Karl.
L’actrice retrouve Jean Grémillon pour son œuvre « Gardiens de phare » (1929) avec des séquences angoissantes dans le phare avec la montée de la maladie d’Yvon (Geymond Vital) atteint de la rage, Gabrielle campe la mère de Marie (Génica Athanasiou) la fiancée d’Yvon
Elle passe du muet au parlant avec l’aisance naturelle d’une grande comédienne de théâtre. Dès l’avènement du cinéma parlant, les amateurs des salles obscures vont découvrir la voix aigue de ce petit bout de femme à la silhouette voutée, chétive, le visage osseux avec une lueur dans ses yeux perçants. Un jeu minimaliste, mais elle savait mettre en avant sa personnalité, composant à chaque fois un personnage saisissant même si elle ne fait que passer le temps d’une réplique, ce qui lui assura une longévité cinématographique dans plus de 150 films..
C’est ainsi qu’on peut la voir interpréter une galerie de personnages aussi variés que : la tante Ursule acariâtre et sourdingue de René Lefèvre dans « Mon ami Victor » (1931) d'André Berthomieu ; une logeuse fouineuse dans « Toto » (1934) de Jacques Tourneur avec Renée Saint-Cyr et Albert Préjean ; la mère de Raymond Cordy qui découvre que son fils se lance dans l’escroquerie avec son ami Albert Préjean en fabriquant de l’or synthétique dans « L'or dans la rue » (1934) de Kurt Bernhardt ; la servante du curé (Albert Malbert) (1935) dans « Jim la Houlette » d'André Berthomieu avec Fernandel dans le rôle titre ; la grand-mère de Sylvia Bataille dans « Partie de campagne » (1936) de Jean Renoir ; et du même réalisateur une paysanne dans « La vie est à nous » (1936).
Avançant dans l’âge, ses rôles de sexagénaire se succèdent avec le même profil, ne cherchant nullement le vedettariat elle se contente simplement de donner la réplique avec une certaine autorité aux grands noms du cinéma français. Elle adorait jouer les petites vieilles retors, ou à contrario les mémés douces et romantiques, mais de santé délicate elle doit se ménager, en effet l’actrice souffre de rhumatismes déformants, à la soixantaine avérée, on lui en donnerait vingt de plus. Dans « Le mort en fuite » (1936) d'André Berthomieu, elle est géniale en concierge de Michel Simon qui témoigne aux assises contre son locataire, voici ses répliques "C’est un mauvais homme, il faut voir toutes les misères qu’il faisait à mon Adolphe! " "Qui est Adolphe?" lui demande le juge "Mon chat! " répond la concierge, sur ce, Michel Simon intervient : "Votre chat, madame, il pisse partout!" S’ensuit un échange de noms d’oiseaux où Gabrielle a le dernier mot puisqu’en pleine cour d’assises elle traite Michel Simon de Landru, (source la saga des étoiles filantes).
Elle poursuit son petit chemin filmographique avec Rose, la bonne de Madame Audié (Françoise Rosay) avec Louis Jouvet dans « Un carnet de bal » (1937) de Julien Duvivier ; une gouvernante dans « Le Duel » (1939) de Pierre Fresnay avec Yvonne Printemps ; une dame de la Cour dans le drame historique « Entente cordiale » (1939) de Marcel L'Herbier ; Fine, la vieille bonne dans « Les Inconnus dans la maison » (1942) d’Henri Decoin ; une aubergiste dans « Huit hommes dans un château » (1942) de Richard Pottier ; la cartomancienne qui prédit l'avenir de René Dary et de René Lefèvre tous deux amoureux de Michèle Alfa dans « À la belle frégate » (1943) d'Albert Valentin.
De temps en temps, on lui offre un rôle plus soutenu comme la chiromancienne dans le film fantastique de Maurice Tourneur « La main du diable » (1943) avec Pierre Fresney; La Fauchois au centre d’une famille bourgeoise éclaboussée par un scandale familial dans « Les Roquevillard » (1943) de Jean Dréville avec Charles Vanel, Mila Parély et Aimé Clariond ; la mère Bienvenu, une émouvante petite vieille chassée de chez elle par sa belle fille (Ginette Leclerc) l'épouse de son fils (Gabriel Gabrio) dans « Le Val d'enfer » (1943) de Maurice Tourneur ; la Villonne dans « François Villon » (1945) de André Zwoboda avec Renée Faure et Serge Reggiani dans le rôle titre, devenu voleur et d ‘assassin, et aussi poète, il sera exécuté ; la vieille sourde du presbytère dans le biopic « Monsieur Vincent » (1947) de Maurice Cloche avec Pierre Fresnay le prêtre Vincent de Paul.
Elle sait tout faire, tout jouer et à chaque fois plus que juste, plus que parfaite, elle était saisissante en faiseuse de réussites aux cotés de Tino Rossi jouant deux rôles le bon et le mauvais garçon dans « Destins » (1946) de Richard Pottier. Six fois elle rencontre Jean Gabin même s’ils n’ont pas toujours tournée de scènes ensemble citons entre autres : « La Marie du port » (1949) de Marcel Carné, où elle tient le rôle d’une commère ; elle campe sa servante, qui fourre son nez partout et n’hésite pas à dire à son patron ce qu’elle pense, de sa nouvelle épouse (Danielle Delorme) en essayant de lui ouvrir les yeux dans « Voici le temps des assassins » (1956) de Julien Duvivier avec Lucienne Bogaert, Germaine Kerjean et Gérard Blain; Madame Orvet, la vieille usurière trucidée par l’étudiant Robert Hossein dans « Crime et châtiment » (1956), de Georges Lampin ; la mère supérieure dans « Les Misérables » (1958) de Jean-Paul Le Chanois avec Danielle Delorme la mère de Cosette (Béatrice Altariba) ; et « En Cas de Malheur » (1958) de Claude Autant-Lara où elle prend plaisir à dénoncer ses voisins au téléphone avec Brigitte Bardot et Edwige Feuillère.
Dans « Manon » (1949) d'Henri-Georges Clouzot, on la voit furtivement en vendeuse de petites culottes à froufrous ; en 1952, Yves Allégret, lui offre un rôle étrange celui de Sœur Patricia, une nonne irlandaise diabolique qui s'avoue démente dans « La jeune folle » incarnée par Danielle Delorme qui tombe dans la folie après avoir tué (Henri Vidal) l’assassin de son frère ; Madame Sabatier, une fripière et la mère de Juju et Nénette (Pierre Brasseur et Annette Poivre) dans « Porte des Lilas » (1957), de René Clair ; puis la grand-mère d’Henri Vidal, l'inspecteur de police Morel dans « Sois Belle et Tais-Toi » (1958) de Marc Allégret avec le duo Belmondo/Delon et Mylène Demongeot.
En fin de carrière elle côtoie une dernière fois Jean Gabin en commissaire dans « Maigret et l'Affaire Saint Fiacre » (1959) de Jean Delannoy où elle joue Marie Tatin, l'épicière du coin.
Tout aussi présente au théâtre avec une vingtaine de pièces, cette charmante petite vieille, toute rabougrie, nous laisse d'éminentes compositions, elle savait tout jouer, avec une parfaite assurance, elle a déployé sur trois décennies tout les emplois du petit peuple, face à un nouvelle nouvelle génération de jeunes d'acteurs, leur donnant la réplique en tant qu’actrice de soutient plus souvent caustique, querelleuse qu’attendrissante, elle restera dans la mémoire des cinéphiles l’un des fleurons de l’âge d’or du cinéma français.
Gabrielle Fontan s’éteint, le 8 septembre 1959 d’un cancer à l’âge de 86 ans dans la petite commune de Juvisy-sur-Orge dans l’Essonne, elle repose au cimetière de Pantin en Seine-Saint-Denis.
125 LONGS MÉTRAGES DÉTAILLÉS
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1959 - MONSIEUR SUZUKI
1959 - MAIGRET ET L'AFFAIRE SAINT-FIACRE
1959 - AMANTS DE DEMAIN .LES
1958 - TRICHEURS .LES
1958 - POURQUOI VIENS-TU SI TARD ?
1958 - MISÉRABLES .LES
1958 - JULIE LA ROUSSE
1958 - EN LÉGITIME DÉFENSE
1958 - EN CAS DE MALHEUR
1958 - CHÉRI, FAIS-MOI PEUR
1957 - SOIS BELLE ET TAIS-TOI
1957 - PREMIER MAI
1957 - POT-BOUILLE
1957 - PORTE DES LILAS
1957 - CERTAIN MONSIEUR JO .UN
1957 - CERF-VOLANT DU BOUT DU MONDE
1957 - AMOUR EST EN JEU .L'
1956 - TRAPÈZE
1956 - PAYS D'OÙ JE VIENS .LE
1956 - PARIS, PALACE HÔTEL
1956 - MON CURÉ CHEZ LES PAUVRES
1956 - MON COQUIN DE PÈRE
1956 - EN EFFEUILLANT LA MARGUERITE
1956 - CRIME ET CHÂTIMENT
1956 - BONJOUR TOUBIB
1956 - AVENTURES DE TILL L'ESPIÈGLE .LES
1955 - VOICI LE TEMPS DES ASSASSINS
1955 - PAPA, MAMAN, MA FEMME ET MOI...
1955 - GRANDES MANOEUVRES .LES
1955 - DOSSIER NOIR .LE
1954 - HUIS CLOS
1954 - HOMMES NE PENSENT QU'À ÇA .LES
1953 - MON FRANGIN DU SÉNÉGAL
1953 - GRAND JEU .LE
1952 - JEUNE FOLLE .LA
1951 - DEUX SOUS DE VIOLETTES
1950 - VIE CHANTÉE .LA
1950 - QUAI DE GRENELLE
1950 - JULIETTE OU LA CLÉ DES SONGES
1949 - MARIE DU PORT .LA
1949 - MANON
1949 - JULIE DE CARNEILHAN
1949 - BATAILLE DU FEU .LA
1948 - SI JOLIE PETITE PLAGE .UNE
1948 - RAPIDE DE NUIT
1948 - PAIN DES PAUVRES .LE
1948 - PAIN DES PAUVRES .LE
1948 - AMOUR .L'
1947 - VERTIGES
1947 - MONSIEUR VINCENT
1947 - DIABLE AU CORPS .LE
1947 - DESSOUS DES CARTES .LE
1947 - APRÈS L'AMOUR
1946 - TORRENTS
1946 - PORTES DE LA NUIT .LES
1946 - PÉTRUS
1946 - MAISON SOUS LA MER .LA
1946 - DESTINS
1946 - PLUME LA POULE
1946 - COLÈRE DES DIEUX .LA
1945 - SON DERNIER RÔLE
1945 - MESSIEURS LUDOVIC
1945 - JÉRICHO
1945 - J 3 .LES
1945 - FRANÇOIS VILLON
1945 - BOULE DE SUIF
1944 - SYLVIE ET LE FANTÔME
1944 - MERLE BLANC .LE
1944 - LUNEGARDE
1944 - CAVES DU MAJESTIC .LES
1943 - VOYAGEUR SANS BAGAGES .LE
1943 - VOYAGEUR DE LA TOUSSAINT .LE
1943 - VAL D'ENFER .LE
1943 - SEUL AMOUR .UN
1943 - SERVICE DE NUIT
1943 - ROQUEVILLARD .LES
1943 - MADAME ET LE MORT
1943 - ESCALIER SANS FIN .L'
1943 - DOUCE
1943 - DERNIER SOU .LE
1943 - COLLECTION MÉNARD .LA
1943 - CEUX DU RIVAGE
1943 - À LA BELLE FRÉGATE
1942 - PICPUS
1942 - MOUSSAILLON .LE
1942 - MAIN DU DIABLE .LA
1942 - MADEMOISELLE BÉATRICE
1942 - INCONNUS DANS LA MAISON .LES
1942 - HUIT HOMMES DANS UN CHÂTEAU
1942 - FAUSSE MAÎTRESSE .LA
1941 - PÉCHÉS DE JEUNESSE
1941 - PREMIER BAL
1940 - EMPREINTE DU DIEU .L'
1939 - VEAU GRAS .LE
1939 - MUSICIENS DU CIEL .LES
1939 - MACAO, L'ENFER DU JEU
1939 - JOUR SE LÈVE .LE
1939 - FIN DU JOUR .LA
1939 - ENTENTE CORDIALE
1939 - DUEL .LE
1938 - PETIT CHOSE .LE
1938 - ENTRÉE DES ARTISTES
1937 - TITIN DES MARTIGUES
1937 - TEMPS DES CERISES
1937 - CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS
1937 - CARNET DE BAL .UN
1936 - VOUS N'AVEZ RIEN À DÉCLARER ?
1936 - VIE EST À NOUS .LA
1936 - MORT EN FUITE .LE
1935 - PLUIE D'OR
1935 - PETITE SAUVAGE .LA
1935 - JIM LA HOULETTE
1934 - OR DANS LA RUE .L'
1933 - TOTO
1933 - MISÉRABLES .LES
1931 - POUR UN SOU D'AMOUR
1931 - GAGNE TA VIE
1931 - DAÏNAH LA MÉTISSE
1931 - COQUECIGROLE
1930 - MON AMI VICTOR !
1929 - GARDIENS DE PHARE
1929 - CRIME DE SYLVESTRE BONNARD .LE
1929 - CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS
1927 - SOUS-MARIN DE CRISTAL .LE
1927 - MALDONE
3 PARTICIPATIONS POUR LA TÉLÉVISION
1957 - CHARMANT MATHURIN
1956 - HOMME AU PARAPLUIE .L'
1954 - BELLE AU BOIS DORMANT .LA
5 COURTS MÉTRAGES
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1936 - PARTIE DE CAMPAGNE .UNE
1934 - DRÔLE DE LOCATAIRE .UN
1932 - BEAU JOUR DE NOCES .UN
1932 - PETIT BABOUIN .LE
1932 - MIMI PANDORE
_______________________ FIN _____________________