Après s’être produit avec le Texan Tex McLeod faisant des numéros de corde virevoltants sous le nom de Texas Binnie Barnes elle débute sur les planches de l’Apollo Theatre de Londres en 1929, aux côtés de Charles Laughton et Barry Fitzgerald, dans la pièce «The Silver Tassie». Après deux années de formation théâtrale, elle démarre sa carrière cinématographique en 1930 en Grande Bretagne dans des productions mineures. En 1932 elle fait un bref séjour aux Etats-Unis où elle travaille pour la Fox. Elle revient en Angleterre à l’appel d’Alexander Korda pour incarner l’ambitieuse Catherine Howard , la cinquième femme du roi Henri VIII décapitée pour adultère dans «La vie privée d'Henri VIII» (1933) , aux cotés de Charles Laughton dans le rôle titre . Après ce succès, dans son Angleterre natale qui fut l’une de ses compositions les plus marquantes, Binnie Barnes va trouver d’autres succès en poursuivant sa carrière en Amérique où son élégante personnalité va se sceller dans de nombreux films américains.

Elle côtoie de grosses pointures tels : Douglas Fairbanks dans «La vie privée de Don Juan» (1934) de Alexander Korda; Frank Morgan avec lequel la gracieuse et avenante madame Morgan ravive une vieille relation amoureuse dans le drame romantique de Edward Sloman «L’unique mensonge» (1934) ; Edward Arnold qui incarne le financier et philanthrope Diamond Jim Brady, il s’éprend de la célèbre actrice et chanteuse Lillian Russell joué par Binnie dans le biopic «Diamond Jim» (1935) signé A. Edward Sutherland; elle donne la réplique à Milland dans le film musical «Trois jeunes filles à la page» (1936) de Henry Koster ; aussi au héros de westerns Randolph Scott qui n’est pas insensible aux charmes de la belle Alice dans «Le dernier des Mohicans» (1936 ) de George B. Seitz ; citons encore Gary Cooper dans le rôle titre «Les Aventures de Marco Polo» (1938) de Archie Mayo; puis l’amie du couple Tyrone Power et Linda Darnell dont le mariage bat de l’aile dans la comédie romantique «Dîner d’affaire» (1939) de Gregory Ratoff.

Durant les années 40 son bagage cinématographique, s'enrichie de quelques premiers rôles, mais surtout de solides seconds rôles. Citons entre autres : la Comtesse de Bresac une escroc dans «Voyage sans retour» (1940) de Edmund Goulding avec Merle Oberon et George Brent ; l’hôtesse de saloon Lacey Miller qui tombe amoureuse de John Wayne dans «Sacramento» (1942) de William McGann ; la pirate Anne Bonny amoureuse de Paul Henreid dans le film d’aventure de Frank Borzage «Le pavillon noir» (1945) ; la reine Maria Carolina dans «Le pirate de Capri» (1948 ) de Edgar G. Ulmer avec Louis Hayward le chef des pirates. Après avoir incarné Catherine l’Impératrice de Russie dans «A l’ombre de l’aigle» (1950) de Sidney Salkow. Richard Sale lui offre le rôle de Frisco, une tenancière d’une maison de jeu qui est en fait un lieu de contrebande dans «Contrebande à Malaga» (1954, Maureen O'Hara envoyée par les autorités américaines doit découvrir qui se cache derrière ce réseau de contrebande.

Trouvant difficile de décrocher des rôles liés à son âge, elle se retire en 1955 pour se consacrer à sa vie familiale. Elle revient devant les caméras en 1966, pour Ida Lupino qui l’invite dans «Le dortoir des anges» à jouer la sœur Céléstine dans un pensionnat catholique dirigé par la mère supérieure Rosalind Russell le succès du film donne lieu à une suite «Les gamines explosives» (1968) de James Neilson, Binnie conserve le même rôle, et un dernier film en 1973 «40 carats » de Michael Katselas avec Gene Kelly et Liv Ullmann.

Mariée en 1931 à Samuel Joseph, le couple divorce en 1936 , Binnie Barnes convole en seconde noce avec le producteur Mike Frankovich de 1940 jusqu'à son décès en 1992 convertie au catholicisme elle obtient la citoyenneté américaine, durant leur union elle a donné naissance à trois enfants . Pendant sa retraite elle oeuvra beaucoup pour des associations caritatives, elle décède le 27 juillet 1998 de causes naturelles à l’age de 95 ans.